La Juventus FC a été condamnée ce mardi 30 mai à une amende de 718 000 € par la justice sportive italienne. Le jugement contre le club et sept anciens directeurs a été rendu en raison d'une affaire de salaires différés durant la période du Covid-19.

Au début de la pandémie, la Juventus avait faussement signalé que 23 joueurs avaient accepté une réduction de salaire de quatre mois alors qu’il ne s’agissait réellement que d’un seul mois de rémunération. Selon la presse italienne, le club turinois a accepté le verdict sans user de son droit de recours dans ce dossier pour ne pas être encore une fois pénalisé sur le plan sportif.

À une Journée de la fin de la Serie A, la Juventus se retrouve à la septième place avec une petite chance de se qualifier en C4 l'année prochaine. Cette saison, les Bianconeri ont été éliminés en demi-finale de la Ligue Europa par Séville.

Les griefs

Parallèlement à cette amende de 718 240 € infligée au club, la justice sportive italienne a également sanctionné sept responsables pour des montants allant de 10 000 à 47 000 €. L'ancien président de la Juve Andrea Agnelli a demandé un délai supplémentaire pour parvenir à un accord avec le parquet fédéral. Il comparaîtra seul devant le tribunal le 15 juin prochain.

L'enquête judiciaire engagée par le parquet de Turin a révélé que les dirigeants voulaient baisser artificiellement les pertes dans les bilans annuels du club durant la pandémie de Covid 19.

La Juve, est accusée d’avoir annoncé officiellement le non-paiement de plusieurs mois de salaire et d’avoir officieusement convenu avec ses joueurs, via des accords privés, d’en payer une grande partie sur un exercice comptable ultérieur.

Les dirigeants turinois avaient ainsi déposé auprès de la Ligue italienne des accords de non-paiement de quatre mensualités (mars à juin 2020) pour 21 joueurs et l’entraîneur, mais pas les accords privés convenus avec eux pour en régler trois sur quatre plus tard.

Des manœuvres similaires auraient été réalisées également lors de la saison suivante 2020-2021.

Dans une procédure judiciaire distincte de surévaluation de transferts entre 2018 et 2021, la Juventus a été sanctionnée ce mois de mai par le conseil sportif italien à une déduction de 10 points au classement de la Serie A. Les procureurs de Turin ont également accusé la Juventus, le président Agnelli et onze autres responsables de fausses communications, d'entrave aux agences de surveillance, de facturation frauduleuse et de manipulation du marché.

Une année blanche

Sur le plan sportif, la situation à Turin n'est vraiment pas au beau fixe. Les Bianconeria ont vécu, une année, très compliquée entre débâcles sportives et déboires judiciaires. Lundi 22 mai, à la suite de la sanction de dix points, le club a chuté de la 2 ème à la 7 ème place. Assurés de ne pas figurer dans le Top 4, les hommes de Massimiliano Allegri ne participeront pas à la Ligue des Champions la saison prochaine. À une Journée de la fin du Championnat, la Juve peut encore espérer doubler l'Atalanta ou l'AS Roma pour se qualifier en Ligue Europa Conférence.

Le meilleur scénario reposerait sur une victoire en finale des Giallorossi et de la Viola respectivement en C3 ce mercredi 31 mai et C4 le 7 juin.

Dans ce cas, l'Italie aurait huit équipes en Europe : cinq en Ligue des Champions (Naples, Lazio, Inter, Milan et Rome), deux en Ligue Europa (Fiorentina, Atalanta ou Juventus) et une en Ligue Europa Conférence en fonction du classement final à la fin de la 38 ème et dernière Journée de la Serie A prévue le week-end prochain. Le 4 juin, Atalanta recevra Monza et la Juve en déplacement s'opposera à Udinese.

Cependant, il reste à connaître la position de l'UEFA. Selon La Gazzetta dello Sport : "À Nyon, ils sont prêts à exclure la Juve de l'Europe", prévenait le quotidien sportif. Outre ces procédures en Italie, le club turinois est, en effet, visé par une enquête au niveau européen. Selon Ouest-France, "C’est un scénario envisagé", avait évoqué Evelina Christillin, représentante de l'UEFA. Pour le confirmer, il faudrait faire preuve de patience. La décision de l'Instance européenne est attendue pour le mois de juin, a également précisé La Gazzetta dello Sport.